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J’écris, tu écris, nous écrivons… les mères écrivent…

Exercice d’écriture : prendre une photo de soi, et y associer un texte. Un bel exercice, difficile, intriguant et palpitant finalement !

Les ateliers d’écriture…

Réalisé en 25’…

Encore un selfie, un de plus. Vous savez, vous savez, je suis certaine que vous savez de quoi je parle.

Les fameux selfies, ceux qu’on prend pour se sentir mieux, ou pour se trouver belle.

Ceux qu’on prend par milliers comme pour se rassurer.

Mais se rassurer de quoi ?

De trouver encore en nous quelques trucs qui pétillent : un regard, une jolie mèche de cheveux, un sourire… et tout le reste autour, tout ce qui fait défaut et sur lequel notre regard insiste, persiste, résiste.

Cette coiffure réalisée trop vite, sans sortir la brosse par manque de temps ou parce qu’elle a disparu du tiroir, dérobée par une enfant qui a le temps de se coiffer elle-même car elle, elle n’a pas eu à gérer la préparation du petit déjeuner, ni ses habits, ni tout le reste et dont le seul souci du matin est de se coiffer avec ses plus belles barrettes pour aller retrouver les copines à la récré.

Ces cheveux, méchés pour cacher la misère des années, celle qui pointe le bout de son nez sans crier gare, rendant grisonnante même la plus aimante.

Ce vernis peaufiné trop vite parce qu’il était l’heure de partir et qu’on était en retard. Dites moi d’ailleurs comment toutes les employées de caisse font pour avoir des ongles vernis, longs et parfaits ? Elles ont pourtant surement des enfants et font de temps en temps la vaisselle non ? Parce que personnellement, la seule manucure réalisée m’empêchait de réaliser quelques tâches de la vie quotidienne, et je m’en serai bien passée.

Ces sourcils, non taillés, par flemme ou manque de temps, d’envie, ou d’intérêt… Ils sont là, ils existent, ils se froncent de temps à autre sur le regard d’un enfant qui vous teste, mais ne sont pas joliment dessinés, ils ont juste le mérite d’exister.

Ces yeux qui brillent, par fatigue et par passion et dont les contours se taillent en ridules au fur et à mesure des expressions, des rires et des sourires. Les marques du temps comme on dit, qui plaisent ou déplaisent, selon les jours et selon la météo émotionnelle, mais qui sont là, réelles et naturelles à l’approche des 40 ans. En parler joliment, les assimiler à des rayons de soleil à chaque coin extérieur de l’oeil, ca met du baume au coeur. Ou parfois, de vieillir, ca fait peur.

Ce sourire fait trop vite, ces dents qu’on n’a jamais aimées mais que le dentiste a déclarées parfaites à votre mère étant plus jeune. D’ailleurs ça a du la rassurer car sinon il fallait ouvrir davantage le porte-monnaie.

Mais Ce sourire arrondi associé à un regard vers l’écran, l’écran de l’atelier des mères, où chaleur, respect et humilité prennent place pour parler de nous et de tout, pour s’écouter, se parler, se murmurer qu’on est belles et fortes, même si pleines de fragilités et d’ambivalence mélangées.

Aujourd’hui il n’y a pas de maquillage, pas d’artifice, juste la saisie de l’instant. Il n’y a pas eu de crème, pas de parfum. Mais les enfants sont habillés, le grand est déposé, la petite est à la crèche, et le frigidaire n’est pas vide. Le créneau est bloqué et à 11h tout piles la porte s’est refermée sur l’autoportrait.

Alors voilà, c’est ça un selfie, et parfois parmi la trentaine de prises, une seule nous fait plus sourire que les autres, et on la choisit, pour l’associer à un texte ou à une pensée douce sur les réseaux sociaux ou pour envoyer à un ou une amie. On l’a fait sortir du lot car elle nous met un peu plus en valeur que les 29 autres. Et puis quelques doux commentaires des copines (des mères, bien souvent!) nous réchauffent le coeur et nous poussent à continuer à nous aimer, et à nous reprendre en photo… ou en mains.

C’est ça la valse des selfies. Des milliers de photos inutiles, mais qui ont chacune une place pour maintenir notre estime de femmes maternantes, aimantes et dévouées.

MAIS Avec les selfies, on ne voit que l’extérieur, le soleil et les sourires, les pays et les vacances & on ne voit pas l’intérieur, on regarde les apparences, les impressions… et pourtant vous le savez, il y a tant de choses cachées auxquelles personne n’ose penser.

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